L'été dernier, grâce à tous ces réseaux sociaux et ce monde ultra connecté. Je suis tombée sur un podcast ArtTactic. Francesco Bellanca présentait son entreprise : Feral Horses, basée à Londres. Etant intéressée par le marché de l'art en ligne et l'entrepreneuriat, je suis rentrée en contact avec lui afin d'en savoir un peu plus.. Feral Horses est en quelque sorte une bourse d'art en ligne (Art Stock Exchange) pour acheter et échanger des actions d'œuvres d'art en provenance d'artistes ou de galeries. Aujourd'hui, Feral Horses lance sa collecte de fonds sur la plateforme de crowdfunding Seedrs.
ARTE LAB : Qu'est-ce que qui fait de Feral Horses un modèle unique ? Francesco Bellanca : Traditionnellement, les investissements dans l'art ne génèrent pas de "dividendes" au sens propre . Il arrive même souvent de perdre de l'argent quand on investit dans ce secteur, et il ne faut pas oublier les coûts annexes à l'achat d'une oeuvre : tel que le transport, le stockage, etc ... Face à ce constat, nous avons voulu résoudre ce problème : Quand l'investisseur investit dans une "part" d' oeuvre d'art, nous lui assurons des dividendes via sa location, nous mettons tout en place pour augmenter la visibilité de l'artiste et donc inévitablement augmenter sa cote ce qui augmentera le prix de la dividende. En faisant cela, nous prouvons qu'avantages éthiques et financiers ne sont pas incompatibles. ARTE LAB : Peux tu présenter ton équipe, combien êtes-vous et comment divisez-vous le travail? Francesco Bellanca : L'équipe grandit vite en ce moment! Mais, au départ, nous sommes quatre co-fondateurs : - Christian De Martin est le directeur financier. Il est responsable de la planification financière et tenue de dossiers. - Romano Oliveri est le directeur artistique. Il supervise les activités d'approvisionnement en art et fournit services de conservation à nos clients locataires. - Lise Arlot est l'OCM. Elle est responsable dees ventes et du marketing. - Et je suis le fondateur Je suis responsable du développement et de la stratégie à long terme de Feral horses Nous avons récemment embauché Surya Prakash notre nouveau CTO qui est responsable de la conduite du développement du portail en ligne de Feral Horses et de sa vision technologique. Eduard Steimle a également rejoint Feral Horses, il coordonne les partenariats et collaborations. ARTE LAB : Peux tu nous parler de l'opportunité de ce marché ? Francesco Bellanca : Le marché de l'investissement dans l'art est totalement inefficace car il ne capitalise que sur les grands collectionneurs et fonds d'investissement et il laisse de côté la majorité des investisseurs potentiels. Rien qu'en Europe, il y a 130 millions de Millennials, dont 45% sont plus disposés à investir qu'il y'a 5 ans (Blackrock, 2015). Leur comportement d'investissement est cependant très différent de la génération précédente. D'une part, ils ne font pas nécessairement confiance aux institutions financières traditionnelles... Et d'autre part, ils sont prêts à investir dans quelque chose qui correspond à leurs valeurs, à leurs intérêts. ARTE LAB : Qui sont vos concurrents ? Francesco Bellanca : Au cours des dernières années, nous avons vu le marché de l'investissement dans l'art devenir de plus en plus important et de plus en plus axée sur des données, c'est donc devenu quelque chose de plus abordable et transparent, ce qui est un grand signe. Arthena, par exemple, abaisse les barrières à l'entrée dans le secteur des "fonds d'art" avec un investissement de départ à 13 000 £. Maecenas offre un accès au marché de l'art pour les amateurs de cryptomonnaie, puisque les investisseurs doivent d'abord acheter des jetons crypto avant d'investir dans l'art- même. ARTE LAB : Qu'est-ce qui donnera à votre entreprise un avantage concurrentiel ? Francesco Bellanca : Premièrement, nous avons un prix bas sans précédent. Sur Feral Horses, les investisseurs peuvent investir à partir de £ 5 pour une oeuvre d'art. Ensuite, comme mentionné précédemment, notre modèle permet de générer des dividendes et, pour le moment, nous sommes les seuls sur le marché offrant cela. ARTE LAB : Quelques chiffres à nous transmettre sur Feral Horses ? Francesco Bellanca : Lorsque nous avons lancé Feral Horses en 2017, nous avons vendu 17 œuvres à 60 investisseurs pour une valeur totale de 121 000 £ en 45 jours. ARTE LAB : Quel montant collectes-tu cette fois ? Francesco Bellanca : Nous collectons 200 000 £ par l'intermédiaire de Seedrs, la plateforme de crowdfunding d'actions. ARTE LAB : Explique moi ce qu'est d'être un entrepreneur quand on a seulement la vingtaine? Francesco Bellanca : J'avais 19 ans quand j'ai commencé le projet ! C'est une vie à laquelle je me suis vite habitué. C'est notre façon à nous de contribuer à l'évolution du marché de l'art, on pense vraiment pouvoir impacter le marché de l'art positivement et c'est ce qui nous donne la force d'avancer. Sincèrement, je sais pas ce que je ferais si je n'étais pas entrepreneur. Mais vouloir être entrepreneur n'a jamais été une fin en soi mais plutôt un moyen de réaliser quelque chose qui me tient vraiment à coeur ! ARTE LAB : Quelles sont pour toi les qualités éssentielles pour réussir dans le domaine des affaires, en particulier dans le marché de l'art ? Francesco Bellanca : Ce qui est délicat quand on est une startup opérant dans le marché de l'art, c'est savoir jusqu'où on peut se conformer et accepter les règles qui régissent le marché de l'art.. Cette frontière entre conformité et remise en question du modèle. Le marché de l'art est un marché traditionnel qui reste réticent face aux changements, il est important d'être sûr de ses convictions et de savoir le prouver quand on se lance dans cette aventure ! ARTE LAB : As tu un mentor ? Francesco Bellanca : Bon, ça peut sembler ringard mais mon mentor est mon père et je me considère incroyablement chanceux d'avoir la chance de discuter avec lui et d'avoir ses conseils. Il est l'un des cofondateurs et son sens du commerce, son expertise nous ont énormément aidés à grandir et à nous développer. Hannah JeudyLes commentaires sont fermés.
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