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4/14/2020

Rencontre avec Cécile Bernard, responsable Monde des opérations chez Sotheby's

ARTE LAB. Pourriez-vous me parler de votre parcours ? 

Cécile BERNARD. Je travaille depuis 1992 dans le marché de l’art et plus précisément dans les ventes aux enchères d’art. Mes grands-parents étaient collectionneurs de dessins et de tableaux anciens. Mes parents antiquaires. Après une école de commerce je suis partie aux Etats-Unis travailler deux ans dans l’audit financier. Tout mon temps libre je le passais dans les salles de ventes de New York, ouvertes au public, tout le monde était si chic, les présentations de tableaux impressionnistes étaient magnifiques !  À mon retour en France,  j’ai voulu rejoindre ce milieu et j’ai postulé chez tous les commissaires-priseurs. 
J’ai obtenu un stage à Londres chez Christie’s. Je suis restée 23 ans dans cette maison, à Londres puis à Paris me spécialisant dans les dessins et les tableaux anciens. J’ai organisé des ventes pendant toutes ces années, vu des milliers de tableaux. J’ai aussi terminé une maîtrise d’histoire de l’art qui m’a passionnée sur le Salon de 1800. Faire de la recherche  - et c’était avant de trouver tout sur internet !- fut un moment génial de ma vie, aller consulter des documents du 18ème dans des bibliothèques, retrouver des descendants, des œuvres perdues, aller dans des réserves de musées vérifier des dimensions d’œuvres (et les traduire en pouces et en pieds)…En gravissant les échelons dans une maison de ventes aux enchères j’ai aussi appris que le travail en équipe et le management étaient la clé du travail bien fait et j’ai voulu me spécialiser plus dans l’organisation des ventes et la stratégie.


Photo
Crédit photo : Sotheby’s/ArtDigital Studio
En 2015, je suis allée rejoindre l’équipe dirigeante de Drouot. L’idée de mon poste de directrice du développement était de fédérer les commissaires-priseurs, afin que les 400 ventes par ans qui se déroulent à Drouot soient facile d’accès pour les clients : passer d’un service local à un service client international. Nous avons lancé l’ouverture en nocturne, les ventes le samedi, réformé le stockage et le transport, poussé les ventes en ligne et les services digitaux. Ce qui était difficile c’était de développer la marque Drouot, et donc d’uniformiser les services et que chaque commissaire-priseur reste indépendant et développe sa propre marque mais je suis fière de ce nous avons alors fait, les journalistes ont fait l’éloge de ces mesures, et le personnel de Drouot m’a énormément soutenue, ils sont extraordinaires. Au bout de presque deux ans, Sotheby’s m’a contacté pour être leur DG à Paris, aux côtés d’un nouveau président qui arrivait de Londres. Depuis janvier, je suis la directrice monde des Opérations de Sotheby’s, et je vais repartir à Londres dans quelques semaines dès que mon remplaçant au poste de DG arrivera.
"Directrice générale de Sotheby’s France c’est un poste classique de DG dans un milieu qui n’est pas classique du tout !"
ARTE LAB. En quoi consiste votre poste actuel ? 

Cécile Bernard. Directrice générale de Sotheby’s France c’est un poste classique de DG dans un milieu qui n’est pas classique du tout ! il faut orchestrer une cinquantaine de ventes aux enchères par an, en live et en ligne, des ventes privées aussi, assurer que la machine soit bien huilée et ne s’arrête jamais. Nous avons en France environ 120 collaborateurs, une soixantaine sont des experts en contact avec les clients et une autre partie sont les fonctions support transport, administration, légal, finance etc. Mon travail est d’être leur « leader » à tous, leur apporter ce dont ils ont besoin pour être excellents, que nous mettions en valeur au mieux ce qui sera vendu. Il faut aussi pousser les innovations, les anticiper. Actuellement c’est le grand boum des ventes en ligne, nous les avons démarrées en 2015  mais depuis un mois nous en avons évidemment énormément. Avec le rachat par Patrick Drahi, nous avons énormément de perspectives de développement, mon rôle est de les encourager et de faire que Sotheby’s qui est le numéro un en France en ventes aux enchères d’art soit aussi la maison qui ait les meilleurs lots, les meilleurs experts et dont tout le monde parle, partout en France.
​
Mon nouveau poste est un peu dans la continuité, même si il est mondial et que je dirige 400 personnes sur tous les continents. Il faut transformer la maison sans rien changer en quelque sorte. Nous existons depuis 1744, notre ADN c’est l’expertise, Sotheby’s est LE lieu pour acheter ou vendre de l’art mais aussi du luxe, c’est aussi le lieu pour emprunter de l’argent contre de l’art, le lieu où vous pouvez vous faire conseiller pour créer une collection, une fondation d’artiste, développer la renommée de votre institution culturelle…Tout objet d’art est passé ou passera à un moment par Sotheby’s, chaque collectionneur nous connaît. Nous devons dans le futur rendre le monde de l’art moins intimidant. Il s’agit de Lifestyle, il faut vivre avec de l’art chez soi, l’art n’est pas que dans les musées, c’est un bien de consommation aussi ! Les opérations c’est tout ce qui n’est pas l’expertise, tout ce qui fait que l’interaction avec Sotheby’s se passe bien : le transport, le stockage, l’exposition, le paiement, les services en ligne. Tous ces services fonctionnent bien lorsqu’ils ont compris la stratégie, la vision de l’entreprise et que chaque employé incarne les « core values » du groupe.
 
ARTE LAB. Quel est votre meilleur souvenir de carrière jusqu'à présent ? 

Cécile BERNARD. Sans aucun doute la vente des collections Pierre Bergé chez Sotheby’s il y a deux ans. Des milliers d’enchères sur trois jours, une vente reportée de 24 h pour des obstacles légaux, nous sommes restés une partie de la nuit pour tout préparer, une belle affaire d’équipe, on s’est tous serré les coudes et on a appelé les clients un à un pour les prévenir que la vente était décalée.
Plus tôt dans ma carrière lorsque j’étais spécialiste en tableaux anciens, j’ai eu l’occasion de découvrir un tableau du peintre David. Il appartenait à une dame âgée, descendante du modèle qui vivait dans une petite chambre dans une maison de retraite. Cette dame était face à un dilemne, elle voulait vendre son tableau pour aider ses nombreux petits enfants mais ne voulait pas se séparer de son ancêtre qui « habitait » cette pièce où elle passait le plus clair de son temps. Nous avons fait réaliser une copie, le tableau a été vendu à un grand musée américain et les petits enfants ont appris une tonne de chose sur leur histoire de famille grâce à la vente car l’ancêtre Jean-Pierre Delahaye était l’avocat de David qui l’avait aidé dans sa fuite à Bruxelles. Une histoire romanesque que j’ai eu plaisir à reconstituer à travers la correspondance entre les deux hommes !
 
 
ARTE LAB. Quels changements avez-vous pu remarquer durant toutes ces années dans le monde des enchères ? 

Cécile Bernard. La première est l’internationalisation grandissante du marché de l’art avec des enchérisseurs provenant du monde entier. Chaque vente petite ou grande organisée par Sotheby’s attire des amateurs issus jusqu’à une quarantaine de pays. Au cours des années précédentes, le marché était principalement animé par les amateurs issus d’Europe, des Etats-Unis et du Japon, l’arrivée massive de nouveaux clients russes, chinois, indiens, des pays du Golfe, a depuis le début des années 2000 bouleversé le panorama du marché de l’art mondial. Cette mondialisation se manifeste aussi par la multiplication des foires à travers le monde, notamment celles consacrées à l’art contemporain et par les stratégies de développement des grands musées.
 
Le développement d’Internet qui nous permet d’offrir une large gamme de services à nos clients. Le programme Sotheby’s BidNow permet aux amateurs de suivre toutes les ventes en direct sur internet, et d’enchérir partout dans le monde. La maison a lancé trois plateformes d’estimation en ligne et un programme riche de ventes online only. En 2019, elles représentaient 80M$. Rien que pour ce début d’année, nous sommes à 26M$. Et de nouveaux programmes de vente online only sont lancés à New York, Hong Kong, Londres et Paris. Nos expositions sont physiques et virtuelles, avec Sotheby’s vous pouvez acheter de l’art, du luxe quasiment en continu, sans vous déplacer.
 
ARTE LAB. Comment Sotheby's fait face au Covid-19 ? Quelles en seront les conséquences ? 

Cécile Bernard.
  • Sotheby’s est capable d’offrir divers scénarios de ventes à ses clients (transaction privée, vente publique live ou online), et les résultats des ventes organisées ces quinze derniers jours sont prometteurs. Depuis le Covid seules les ventes live sont arrêtées.
  • À l'heure actuelle, nous nous concentrons sur la migration des ventes lives prévues en avril et mai en salle vers des ventes en ligne, ou sur leur report à une date ultérieure, selon ce qui est le plus pertinent pour chaque catégorie ou vente.
  • Outre les ventes en ligne uniquement, Sotheby’s se concentre sur les ventes privées. L’an dernier, elles représentaient environ 1 milliard de dollars. Nous avons toute une offre sur notre site et aussi, de façon plus confidentielle, en contactant nos spécialistes.
  • Après le confinement nous allons repenser la façon dont nous accueillons le public dans nos salles d’exposition et de vente dans tous nos bureaux. Cela nous plait beaucoup de revoir le parcours des clients, la façon de les accueillir en petits groupes, sur rendez-vous si ils le souhaitent, construire les salles de vente du futur avec distanciation sociale…
 
 
ARTE LAB. Selon-vous, qu'est ce qui fait un bon manager ? 

Cécile Bernard. Engager dès que possible des gens plus talentueux que soi
 
ARTE LAB. Quelles sont les compétences à développer pour évoluer dans le marché de l'art ? 

Cécile Bernard. Outre une bonne connaissance de l’histoire de l’art et une maîtrise du marché de l’art, le goût du travail en équipe, le goût pour la recherche afin d’authentifier les œuvres le plus précisément possible, un sens relationnel pour servir au mieux les clients acheteurs et vendeurs. Enfin, la persévérance, le dynamisme et une curiosité constante…
 
ARTE LAB. Quel est votre plus grand défi en tant que femme dans le monde des affaires ? 

Cécile Bernard.
Etre toujours sur son 31 quand on court toute la journée et qu’on travaille de 8h à 20h. Arriver à dormir suffisamment alors que l’on est passionnée et que son cerveau tourne 24/7.
 
ARTE LAB. Une citation, un conseil à partager ? 
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Cécile Bernard. Sourire

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Hannah Jeudy 


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