Au 51 rue du cherche midi, assise au café Nemrod, je cherche des yeux celle qui sait donner au milieu de l’art un mélange de fantaisie et de professionnalisme dans ses écrits : la journaliste Judith Benhamou-Huet. JBH est une journaliste française,commissaire d’expositions indépendante et auteure spécialisée dans l'art et le marché de l'art. Elle est chroniqueuse hebdomadaire pour le journal français Les Echos et le magazine Le Point, publie régulièrement des articles sur l'art et le marché de l'art sur son propre blog Judith Benhamou-Huet Reports . Judith est également l’auteure de nombreux livres tel que : Global Collectors – Collectionneurs du monde, Dans la vie noire et blanche de Robert Mapplethorpe, Aleijadinho – Le Brésil est un sculpteur métisse.
ARTE LAB : Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ? JBH : Je dois dire que mes meilleurs souvenirs sont récents . Ecrire sur mon blog régulièrement, c’est passionnant, et cela porte ses fruits : je suis heureuse que des personnalités du monde de l’art lisent mes articles comme Suzanne Pagé la directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton ou Glenn Lowry, le directeur du Moma ARTE LAB : Vous avez écrit beaucoup de livres, est-ce qu’il y’en a un en particulier que vous avez apprécié écrire ? JBH : J’ai adoré écrire l’essai biographique retraçant l'histoire de l'architecte et sculpteur brésilien du XVIIIe siècle Aleijadinho. ARTE LAB : Une expo que vous conseillerez en ce moment ? JBH : Celle du Mucem à Marseille bien sûr : « Ai Weiwei Fan-Tan » pour laquelle je suis commissaire. Ai Weiwei est un artiste complet, dans le même esprit qu’Andy Warhol : il crée à la fois des formes – c’est un héritier des artistes surréalistes et de Marcel Duchamp – mais investit aussi de nouveaux domaines, comme les médias sociaux, où il est très efficace. Il appartient pleinement à notre époque et sait communiquer avec les moyens du XXIe siècle : il a ainsi su s’emparer des moyens de communication contemporains comme Andy Warhol a pu le faire en son temps, notamment avec la télévision. Enfin, il est un pont entre la culture occidentale et la culture chinoise, même s’il s’est opposé de manière évidente au gouvernement chinois. Son courage a d’ailleurs eu un effet d’exemplarité. Dans cette exposition, l’artiste nous propose un voyage à travers le temps et son œuvre, qu’il relie à son lignage paternel. Faisant apparaître des résonances inédites, cette exposition nous permet d’aborder le travail d’Ai Weiwei sous un jour nouveau. Ses créations, mises en parallèle à des objets des collections au Mucem, nous invitent à questionner des concepts opposés comme « Orient » et « Occident », « original » et « reproduction », « art » et « artisanat », « destruction » et « conservation ». Mais, avant tout, elles remettent en question nos systèmes d'interprétation. ARTE LAB : Deux livres à nous conseiller ? JBH : « Les Affinités électives » de Goethe et « La vie possible de Christian Boltanski » de Catherine Grenier ARTE LAB : Et un conseil à nous donner ? JBH : Pour comprendre l’art il faut voyagez ! Comprendre ce qui se passe aussi en dehors de France. Hannah Jeudy Les commentaires sont fermés.
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